Comment accorder le verbe avec un collectif numéral (dizaine, douzaine, centaine, etc.) ? Faut-il accorder ici avec le mot trentaine (au singulier) ou avec la quantité exprimée (plus ou moins trente) ? La réponse n’est pas aussi simple, car, comme le précise cette merveilleuse « Banque de dépannage linguistique » québécoise (j’ai toujours pensé que les canadiens francophones étaient beaucoup plus sensibles au fonctionnement et donc à la protection de leur langue que leurs « cousins » sur le vieux continent) : « L’accord du verbe dépend du sens que l’on donne à ce collectif et de la façon dont on se représente le sujet. » Dont on se représente le sujet… C’est-à-dire, pour faire simple, si l’on se représente ce numéral comme une quantité approximative ou non. Avec des exemples ça passera mieux. Empruntons donc deux phrases à la « Banque de dépannage ». Dans le premier cas : « Une cinquantaine de dollars suffiront à payer la note. », cinquante dollars représentent une estimation. Dans le deuxième exemple : « La douzaine de beignets se vend huit dollars. », le collectif numéral représente une quantité bien définie d’éléments (de beignets), on l’accorde donc avec « la douzaine ». Notre phrase, « Une trentaine de maisons ont été perquisitionnées mardi », est donc exacte car il s’agit d’une estimation. On imagine que ces maisons auraient bien pu être au nombre de 32 ou de 28.

https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/banque-de-depannage-linguistique