#11 « " La catastrophe ne fait que s’empirer de jour en jour ", s’est alarmé le chef de mission de cette organisation non gouvernementale. »
- Valérie Derinck
- 21 déc. 2023
- 1 min de lecture
J’ai cru, au début, à une coquille, à une erreur d’inattention. Puis je me suis dit que vraiment les journalistes écrivent et impriment n’importe quoi. « S’empirer » ? On dirait un enfant qui apprendrait à parler. Puis, en tapant la phrase sur Google, on ne sait jamais, je suis tombé sur cette définition :
S’empirer :
Devenir de pire en pire, aller de plus en plus mal. Exemple : La situation n'a de cesse de s'empirer chaque jour qui passe.
Définition donnée gracieusement par le site linternaute.fr, auquel, donc, notre ami Google fait appel en l’épinglant à la première position dans la liste de ses réponses, comme si linternaute.fr était la référence suprême en matière de savoir-parler français.
Empirer ? Pronominal ?
Le doute étant l’un des moteurs de la connaissance, même si je sais qu’il faut dire « La situation ne fait qu’empirer de jour en jour », je cherche quand même sur le site de l’Académie française. S’empirer…
1. V. tr. Class. Rendre pire, aggraver. Les remèdes n’ont fait qu’empirer son mal. (ah ben oui)
2. V. intr. (S’emploie avec l’auxiliaire avoir ou être suivant que l’on veut exprimer l’action ou l’état.) Devenir pire. Ses affaires empirent de jour en jour. Sa maladie a encore empiré. Depuis hier, sa maladie est empirée.
3. V. pron. Devenir pire. Leur situation s’empirait inexorablement. (quoi?!!!!??)
Je me console en recopiant ici l’avis d’un spécialiste œuvrant sur le site Projet Voltaire :
« Certains ouvrages semblent incliner à l’indulgence en précisant que la construction pronominale "s’empirer" relève de la langue littéraire. Mieux vaudrait dire qu’elle appartient à la langue classique. Il n’est que trop vrai que Littré lui ouvrait ses pages et qu’elle a survécu jusqu’au XIXe siècle… avant d’accompagner dans sa disgrâce la construction transitive ! » (ouf !)

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